Philip Ciolina
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​The Unopened Book

​​Une célébration du livre physique et une lamentation pour
le triste destin des libraires


A celebration of the physical book and lament for the sad fate of bookshops

​Plus de lèche-vitrines dans les librairies du Quartier Latin!
(Window-shopping among the bookshops of the Latin Quarter)

​La caverne d’Aladin perdue

Alors que je travaillais dans un atelier, ou peut-être lorsque je demeurais à Paris, je suis tombé sur une librairie d’art nichée dans le cœur du Marais.
J’eus très envie d’un double volume sur Matisse inséré dans un coffret rouge carmin foncé. Le prix dépassait mon budget. Pendant plusieurs mois mes pas m‘ont ramené à maintes reprises devant la vitrine,  jusqu’à ce qu’un jour je vis que le prix avait été divisé par deux. Je l’achetai sans réfléchir.

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Sur le chemin du retour le coffret pesait sur mes genoux, et une fois assis chez moi,  je sentis encore le poids de ces livres que je n’avais pas ouverts.
J’ai ainsi laissé passer plusieurs jours, puis avec autant d’excitation que d’attente fébrile… j’ai eu l’impression que des oiseaux s’envolaient des pages craquantes, révélant des intérieurs luxueux et des modèles exotiques. Les dessins du palimpseste au fusain. Il y avait aussi un signet en tissu rouge foncé.
 
Quelle tristesse et quelle perte que la caverne d’Aladin soit maintenant victime de la pandémie, des rues désertes après l’incendie de Notre Dame,  de la montée des librairies internet, et de priorités différentes pour les étudiants qui autrefois en étaient la sève.
Un jour j’ai acheté le catalogue en cinq volumes « résonne » des dessins de Rodin, qui me furent livrés dans mon atelier du Sud. Selon ma vieille habitude, excité par cette acquisition, je ne l’ouvrais pas pendant un certain temps. Ceci, juste pour le plaisir d’attendre, un peu comme avec une lettre d’amour qu’on a espérée et qu’on garde close.
« Ne pas avoir » rivalise avec « avoir ». Le simple fait de toucher l’objet- livre,  semble en quelque sorte lourd de sens, profond, durable.

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The lost Aladdin's Cave
While working in a studio, or simply staying in Paris I would visit an art bookshop in the heart of the Marais.
I really wanted a double volume box set on Matisse contained in a deep carmine red box sleeve. The price was beyond  my budget. After some months of retracing my steps past that shop window I saw that the price had been halved. I bought it without a moment's thought.
On the journey home the box was heavy on the  lap and still the same weight when I sat with the unopened box of books on my
knees.

I delayed opening the books for several days, then with equal amounts of excitement and nervous  anticipation..., it felt that birds would fly out from between the crisp pages revealing  luxurious  interiors and  exotic models. The charcoal
 palimpsest drawings. There was also a deep red fabric bookmark.

A sadness and a loss that the Aladdin's cave is now, gone a victim of the Pandemic, of the deserted streets after the fire at Notre Dame, of the rise of the Internet bookstores, of different priorities for the students that were once its life-blood.

One time I bought a five  volume catalogue résonne of Rodin’s drawings which they had delivered  to me at my studio in the South. It was an old pattern that having the excitement of buying I wouldn’t necessarily open it for quite some time. This, just to enjoy and savour  the anticipation , rather like the unopened  love letter you had yearned for. The ’not having’ always  competing with ’the having’. Just to touch the physical book seems  somehow significant, profound and enduring.
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